Lybie : Le fou et l’hypocrite
Tout le monde s’accorde sur le constat que Kaddafi est un malade mental, j’ai beaucoup apprécié la Une « Kaddafou » d’une précédente édition de « Jeune Afrique ». Il y a eu, en effet, rarement un consensus mondial autour d’une personne. Face à ce consensus, la communauté internationale a été molle à arrêter les carnages perpétrés par le « Roi des rois d’Afrique», ceci est d’autant plus absurde que les drames qui se déroulent sous nos yeux dépendent des folies d’une seule personne. Bien sûr, on dira que l’action diplomatique prend du temps. Il faut examiner en détail la situation, consulter les parties prenantes, se réunir, émettre des résolutions et après passer à la coordination de l’action sur le terrain… et tout cela ne se réalise évidement pas du jour au lendemain.
A mes yeux, tout ce discours n’est que du baratin. Je ne pense pas qu’un minable comme Kaddafi resterait à sa place une journée si les puissances de ce monde décident fermement de son départ. La réalité, hélas, et que les intérêts économiques l’emportent sur les considérations humanitaires. Des milliers sont morts à cause de cette hypocrisie. Les médias ont tendance à présenter les bilans des morts comme des statistiques froides. Non ! Il s’agit de vies humaines, il s’agit d’une Fatima, d’un Ahmed, d’un Soufiane, d’une Manar… qui avaient des rêves et qui ont laissés dernière eux des familles endeuillés avec un goût amer d’injustice.
Le Maroc a exprimé « ses inquiétudes » face à la situation en Lybie, il est vrai que nous n’avons pas possibilité d’imposer un embargo aérien sur la Lybie mais nous sommes au moins souverains de nos déclarations et principes. Appelons un chat un chat et prenons des positions fermes, c’est le moins que nous puissions faire envers les martyres Libyens. S’aligner dans le camp de la justice et de l’intégrité et le meilleur moyen de forcer le respect en interne et en externe et la garantie d’une croissance économique et d’une prospérité sociale durables.